03 décembre 2024
Ces roselières jouent aussi un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité, en hébergeant notamment une multitude d'oiseaux migrateurs qui y trouvent un abri idéal pour la reproduction. En 1989, un projet de poster du Parc naturel régional de Brière se proposait d’en souligner la richesse avec deux oiseaux très familiers de la roselière, mais assez difficiles à observer : la mésange à moustache et le héron butor.
Très vite, les riverains des marais ont su tirer parti du roseau, comme litière pour les animaux et pour la couverture des toits, la coupe de ce végétal étant nécessaire pour « lutter » contre sa prolifération et permettre ainsi l’entretien du milieu. Le « chaume » issu de ce roseau a donc été traditionnellement utilisé en Brière comme toiture végétale aux atouts éprouvés (isolation, confort sonore, faible impact écologique, esthétique). Il est posé par bottes sur la pente de la toiture, en couches successives - en rénovation comme en construction neuve, comme le montrent les documents ci-dessous.
La chaumière briéronne constitue un élément emblématique du patrimoine rural du parc, caractérisée par sa toiture de chaume épaisse, son aspect trapu, ses toits en pente à quarante-cinq degrés en général et ses « chapeaux de gendarme » (partie du toit arrondie pour ménager une ouverture).
Actuellement le chaume de Brière est encore utilisé, en concurrence cependant avec le chaume de Camargue - dont l’exploitation est mécanisée.
La tradition du toit de chaume est également perpétuée par les artisans chaumiers présents sur les communes du parc et alentours, dont le savoir-faire séculaire mais modernisé consiste en plusieurs techniques de pose : à la poignée (par bandes verticales), à la barre (par bandes horizontales), et le repiquage qui conserve autant que possible la couverture inférieure du chaume et explique l’épaisseur plus importante des anciennes chaumières. Les techniques permettent la stabilité des bottes et confèrent une résistance éprouvée à l’arrachement. Environ 3500 chaumières ont été recensées dans les années 1990.
La Région est impliquée auprès des PNR sur son territoire depuis les années 1970. Le PNR de Brière, créé en octobre 1970, figure parmi les plus anciens de France ; c’est l’un des plus petits mais aussi des plus denses en population. La Région contribue financièrement à son fonctionnement et à son programme d’activités - pour l’entretien du marais ou encore auparavant l’aide à l’utilisation du chaume par exemple.
Venez découvrir quelques documents originaux issus de cette page, ainsi que les archives régionales, lors des Journées européennes du patrimoine à l'Hôtel de Région.
Références des documents présentés :
- 14W 1 : photographie du village de Kerhinet (non datée, années 1980) (Archives Direction Communication) ;
- 105PR 4815 : fonctionnement du Parc naturel régional de Brière (1989) (Archives Direction Qualité de la vie) ;
- 126PR 6 : charte constitutive originelle du Parc naturel régional de Brière de 1970 (publication de 1979) (Archives Direction Qualité de la vie) ;
- 170PR 8 : dossiers d’aide à l’utilisation du chaume (1992-1995) (Archives Direction Environnement cadre de vie) ;
- 373PR 96 : demande d’aide à l’aménagement des espaces muséographiques du Parc naturel régional de Brière (Archives Direction Culture et sports).